Au prétentieux « Problème »
Problème es-tu réellement qui tu prétends ? Serais-tu vraiment ce monstre mythique qui s’abat de tout son poids sur les créatures en peine ? Peut-être ignores-tu souffrir d’orgueil ? Ton action est certes étendue, mais ce faisant, tu n’es plus l’anomalie que tous considèrent mais bien une réalité quelconque. Pouvons-nous dès lors cesser de te nommer problème et t’attribuer la désignation toute fonctionnelle d’« affaire » ? L’humanité ne compterait alors que des hommes d’affaires, des individus chargés de résoudre des équations du quotidien. Tentons cette nouvelle dénomination durant une période probatoire et faisons le point, pour sûr, problème, avec ce nouveau statut, tu feras bien des heureux !
Au discret « Paradoxe »
Paradoxe montre toi ! Nous ne te voyons que trop rarement. Je ne voudrais pas te blesser mais on ne peut pas dire que tu sois vraiment démocratique. Qui donc prononce ton nom ? Entend-on pléthore affirmer être face à un « terrible paradoxe » ? Ne serais-tu pas finalement comme problème, une construction culturelle ? Qui a dit que tu devais exister, qui a décidé que tu étais ? Après tout, si le champ des possibles est sans limite, et que les chemins ne sont pas tous parallèles mais se croisent, tu deviens caduque, ta réalité se désagrège. On ne pourra plus reprocher à rien ni personne d’être paradoxal. La palette des couleurs est infinie et toutes les nuances s’entrecroisent. Assurément, naissent des tensions lorsque les compositions sont disharmonieuses, faut-il en conclure pour autant qu’un paradoxe en eût été l’origine ? Certes non ! Si tout est possible et que chacun dispose d’un libre arbitre, le paradoxe est nul et non avenu. Un point c’est tout.