Je suis las, fatigué. Mes visiteurs me harcèlent, ils ne me laissent que de brefs répits pour de suite me revenir enhardis.
Mes assaillants sont sadiques, ils ne connaissent ni ami ni abri. Leur monde est inerte, leur espace est vide de vaines projections, ils n’existent que par de maladives illusions. Ces créatures de l’esprit seraient-elles l’écho de notre âme, de ses cris ?
Laisse-nous vieille amie, dussions-nous gagner notre repos par le mensonge, lentement dériver le temps d’un songe.
Observe en silence cette perpétuelle dissonance, cette fatale rupture de l’Alliance. Accorde mansuétude aux fruits pourris de la servitude.
Manifeste égard aux errements de la misère, souris à la face livide du vide. La chute n’est pas éternelle, le mal n’est pas fidèle, à la douleur, il chérit la vigueur.
Quand tu cris nous suffoquons, lorsque tu implores nous nous débattons. Quand, à notre cœur tu chantes, nous t’accueillons.